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Un aperçu de l’histoire de Grasse

À partir de l’étude de son patrimoine musical

C’est après un dépouillement long et méticuleux, auquel nous nous sommes attelés depuis 1991, que nous en arrivons aujourd’hui à présenter au public la plupart des ouvrages musicaux conservés dans plusieurs lieux de la ville de Grasse. Pour des raisons de clarté, nous avons pris le parti de respecter, autant que possible, l’ordre chronologique. Nous commencerons au XVIIIe siècle, en insistant sur ce que nous nommerons « l’époque révolutionnaire », c’est-à-dire la toute fin de ce siècle. Puis nous passerons au XIXe et au XXe. En ce qui concerne le XXIe, comme ce fut aussi le cas sous Napoléon III, c’est avant tout la valorisation de ce patrimoine sous toutes ses formes qui est à l’honneur, son enrichissement restant plutôt accessoire.

À Grasse, c’est le patrimoine musical de l’époque révolutionnaire qui est le plus riche. Faisons donc tout d’abord un bref retour sur les notables de la ville à cette période, car ce sont eux qui sont susceptibles d’avoir été à l’origine de la constitution de ce patrimoine musical (directement, ou le plus souvent indirectement).

Le chanoine Eugène Tisserand, directeur de l’institut ecclésiastique de Vence, dans son ouvrage La Révolution française dans les Alpes Maritimes écrit, en 1878, qu’en Provence, comme ailleurs, l’idée d’une réforme sociale était dans tous les esprits bien avant 1789, en s’affranchissant de toute idée religieuse. Il cite les propos d’un des plus acharnés révolutionnaires de la région de Grasse : le chirurgien Courmette de Vence.

On trouvait dans la région de nombreux marquis, comme Charles Pisani, marquis de la Gaude, devenu évêque de Vence en 1783 qui s’était entouré de l’abbé Latil et de l’abbé Méro.

Citons aussi Alziary de Roquefort qui céda sa charge de viguier pour partir à Montpellier avec ses deux filles nées à Coursegoules dans le but de se livrer à leur passion de l’art dramatique. Elles se firent connaître sous le nom des Demoiselles Sainval.

Villages du Bar, Séranon, Mouans-Sartoux, Coursegoules dans la région de Grasse (Alpes-Maritimes)

Ces marquis « régnaient » en quelque sorte sur de nombreux villages de la région de Grasse, tels que Clapiers, marquis de Cabris, Joseph Guichard de Villeneuve, marquis de Tourrettes de Vence et baron de Saint-Jeannet. Bien souvent ces seigneurs résidaient à Grasse même, comme Jean-Paul de Clapiers, marquis de Cabris. En ce qui concerne Grasse, on relève la présence de plusieurs seigneurs dont Messire Pierre François de Grasse, comte du Bar, sans oublier les coseigneurs de Séranon et le sieur de Sartoux…

Quant aux ordres religieux, ils étaient très nombreux à Grasse même, mais aussi à Cannes et à Antibes. Il ne faut pas oublier que Grasse était alors chef de viguerie et de sénéchaussée, ce qui faisait d’elle une petite capitale de la Provence Orientale, non loin de la frontière avec le comté de Nice qui lui, dépendait de la maison de Savoie.

La bourgeoisie de Grasse côtoyait la vieille aristocratie et nous avions tous les membres de la famille Villeneuve de Vence, Tourette, Bargemon, Beauregard, Saint Cézaire… en face de la famille de Grasse du Bar, la famille des Pontevès, le marquis de Clapiers (marié à la sœur de Mirabeau), la famille Lombard de Gourdon…. À ces familles venait se joindre la jeune noblesse : la famille Fanton d’Andon ; et, aussi originaire de ce même village d’Andon, la famille Théas, et, venue de Saint Cézaire, la famille Cresp… Retenons quelques noms restés bien connus jusqu’à nos jours à Grasse : Isnard, Martelly, Maubert, Ricord, Roustan, Pugnaire, Saissy…

N’oublions pas les officiers de marine, comme par exemple chefs d’escadre : Léopold de Bompar, Louis Augustin de l’Isle-Taulanne. Dans le haut pays de Grasse, exactement dans le petit village d’Escragnolles résidait un capitaine de cavalerie de l’ordre royal : Jacques de Robert, dont le fils était officier de marine. Un autre officier de marine, le seigneur Baron de Briançonnet, lieutenant des vaisseaux du roi demeurait lui, à Toulon.

Toulon au XVIIe siècle

Mais pour la région de Grasse, le port le plus important sous l’Ancien Régime était Antibes. Retenons, entre autres, un procureur du roi, Reibaud de Clausonne et le procureur du roi à l’amirauté, Sébastien Vial qui devaient vraisemblablement résider dans cette ville.

Antibes en 1776

Le chanoine Tisserand a établi une liste des émigrés de la région de Grasse. Citons donc quelques noms restés encore présents dans la mémoire des Grassois. Pour les années 1791 et 1793, il cite parmi le clergé : Martelly, Payan, Pontevès, Jourdan, Cresp… ; parmi les notables : l’avocat Alziary et le notaire Autran ; parmi les seigneurs : Durand-Sartoux, Théas, Lombard de Gourdon… En 1798, viennent s’ajouter à la liste, les Grassois Fanton, Luce-Gaspari, Maubert, Mougins…

La seule bibliothèque de Grasse, avant la guerre de 1940, était la bibliothèque municipale. Lorsqu’on lit les comptes rendus du comité d’achats, on s’aperçoit que son objectif était avant tout l’acquisition d’ouvrages de base de culture générale. Des achats d’ouvrages des Beaux-Arts sont mentionnés mais ils devaient concerner plutôt la peinture, l’architecture, la sculpture, mais pas la musique. Ce qui nous fait dire que tout le répertoire musical conservé à ce jour dans cette ville a dû arriver par des dons, des dépôts et des réquisitions de biens d’émigrés.

Dans la catégorie « musique », nous incluons les musiques instrumentales, les opéras mais aussi les livrets d’opéra, les chants (à la fois profanes et religieux comme les noëls, dits provençaux de nos jours), les cahiers de chants (même si ceux-ci ne comportent pas de notations musicales mais seulement des « timbres » figurant selon l’usage en tête des nouvelles paroles) et des danses (partitions musicales mais aussi partitions chorégraphiques).

Le patrimoine que nous allons décrire est conservé de nos jours, dans trois lieux différents de la ville de Grasse : le fonds ancien de la bibliothèque municipale, le Musée d’Art et d’Histoire de Provence et les archives municipales. Notre étude va englober Grasse et le « pays de Grasse ».

Les musiques du XVIIIe siècle

Commençons par la bibliothèque musicale dont nous sommes sûrs qu’elle a appartenu à une famille d’origine grassoise : la famille Maubert/Fragonard . Sa provenance est effectivement certaine car de nombreux ouvrages imprimés et manuscrits ont été signés et datés par un des membres de cette famille : Alexandre. La plus grande partie de cette bibliothèque musicale a été donnée en 1841 à la bibliothèque municipale par un descendant de cette famille Maubert : Jean-Baptiste. C’est du moins ce qu’avance, Georges Vindry, le conservateur du Musée d’Art et d’Histoire de Provence et de la Villa-Musée Fragonard dans les années 1990. D’autres cahiers manuscrits de musique (en quantité moindre, mais fort intéressants pour étudier la mode musicale en vigueur dans la ville juste avant la Révolution française) sont restés dans le cadre du Musée d’Art et d’Histoire, installé de nos jours, dans l’hôtel particulier Clapiers-Cabris.

Hôtel particulier Clapiers-Cabris

En ce qui concerne ces quelques cahiers d’airs de danse, (très rares d’après le choréologue Jean-Michel Guilcher), après avoir étudié la généalogie des derniers habitants de cette demeure, nous sommes arrivés à la conclusion qu’ils avaient dû plutôt appartenir à une famille venue s’installer à Grasse à la fin du XIXe siècle, les De Blic/Vial. Émanant toujours de la maison familiale Maubert/Fragonard, quelques cahiers de musique portent le nom de Vial, nous les avons déjà détaillés dans notre émission en 2019. Les membres importants de la famille Maubert/Fragonard ont vécu à Grasse à la veille de la Révolution et pendant la Révolution.

Nous avons aussi dépouillé TROIS CENS/FABLES/EN/MUSIQUE/DANS LE GOUT DE/ M. DE LA FONTAINE que l’on date des années 1750. Ces recueils auraient été donnés par Octave Roubaud, avocat grassois, dans les premières années du XXe siècle. Ce Mr Roubaud serait-il le descendant des familles de tanneurs/négociants grassois ? Des industriels qui ont su s’adapter au changement économique qui s’est opéré à Grasse au milieu du XVIIIe siècle. Notons que ces fables ne sont pas de Mr de La Fontaine, qui lui vivait au XVIIe siècle, mais dans le goût de celui-ci, certaines paroles sont changées tout en gardant l’esprit général. Mais surtout, l’auteur de ce recueil met ces paroles sur des airs nouveaux de son temps. Ces recueils sont édités à LIEGE par F.J. DESOER, imprimeur & libraire sous la Tour St Lambert à la Main d'Or

Les quelques mélodies que nous avons trouvées dans le « fonds Clausonne » sont difficiles à dater précisément. Elles font, semble-t-il, partie du corpus musical de la période prérévolutionnaire, avec essentiellement des menuets comme airs à danser. Ce sont souvent des feuillets séparés. Ce « fonds Clausonne », comme tout ce type de « fonds privés » - selon le terme utilisé par les bibliothécaires - comporte des objets en tous genres. L'archiviste que nous avons contactée avance qu'il s’agirait en fait des biens de la famille Olive, originaire de Clausonne, dans les Préalpes, dans la région de Guillaumes, venue s’installer sur la côte à la fin du XVIe siècle. Personnellement, nous avons trouvé un certain Maxime Olive de Clausonne un ecclésiastique du chapitre de Grasse en 1733 et qui semble être apparenté à la famille Grimaldi.

À la bibliothèque municipale ont été aussi déposés :

Des opéras (complets) copiés manuellement, leur propriétaire ayant souhaité tout de même les faire relier, comme ces trois œuvres d’André Campra.

Les fêtes vénitiennes représentée pour la première fois à Paris en 1710

Camille, tragédie représentée pour la première fois à Paris en 1717

Iphigénie en Tauride représentée pour la première fois à l’Académie Royale de Musique en 1704

Des opéras-comiques (sans mélodies) genre musical très à la mode durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, dont les sujets traitent souvent de la vie quotidienne. Les textes étaient à la fois déclamés et chantés. C’est le cas des :

opéras comiques : "les visitandines" ; "la pauvre femme" ;"Fanchon la vielleuse"

Remarquons que ces opéras-comiques datent de l’époque révolutionnaire et postrévolutionnaire.

D’autres dépôts ont comme origine des résidents de passage dans le Pays de Grasse. Ce sont souvent des collectionneurs et bibliophiles, sujet que nous avons déjà traité sur cette page Percheron  (et pour entendre des extraits).

Mais on rencontre aussi quelques ouvrages musicaux et chorégraphiques, dont le propriétaire d’origine était Bernard Steele.

Le répertoire des bals ou théorie-pratique des contredanses décrites d'une manière aisée avec des Figures démonstratives pour les pouvoir danser facilement, auxquelles on a ajouté les Airs notés dont l’auteur est le maître à danser Mr De La Cuisse et édité en 1765

 Airs sérieux et tendres  
 Airs à boire 
Chansons sur des airs de menuets 
 Brunettes et chansonnettes 
 Musettes et gavottes 
 Ariettes 
 Rondes de tables

Et un recueil de Recettes de cuisine en musique, que nous avons présenté au public pour les Journées du Patrimoine en 2021.
L’auteur des recettes étant J. LEBAS, un officier de cuisine parisien, actif entre 1722 et 1738. L’ouvrage de Grasse mentionne la date de 1738.

recueil de recettes de cuisine de 1738

Mais qui pouvait être Mr Steele ? Nous avons trouvé un Américain, né à Chicago en 1902 et décédé au Texas en 1979. Il avait fondé avec Robert Denoël une maison d'édition à Paris vers 1930 : les "Éditions Denoël et Steele". C’est en tant qu’officier de marine qu’il avait débarqué sur le sol français avec des compatriotes américains. Juif d’origine, il travaillait à l’Ambassade des États-Unis à Paris et fit un séjour dans le midi de la France pendant la deuxième guerre mondiale pour rencontrer une fois de plus Robert Denoël qui y demeurait. Puis, il rentra aux États-Unis après l’Armistice du 22 juin 1940.

D’autres ouvrages datés de la première moitié du XVIIIe siècle sont aussi conservés dans cette ville  mais nous n’en connaissons pas la provenance ; est-ce un don d’un Grassois, d’une personne de passage ? Comme le Nouveau recueil de chansons choisies daté de 1723 dans lequel nous trouvons entre autres :Catin boit avec nous interprété ici par Damien Roquetty de l’ensemble Les Enfans de Cythère dans la villa-musée Fragonard de Grasse en 2018.

Des recueils sur le thème de la Révolution française dont l’un datant de 1794 et portant le titre Musique à l’usage des fêtes nationales et des opéras ou des extraits d’opéras recopiés par un membre de la famille Maubert.

Les musiques du XIXe siècle

AIRS/De l'auteur et l'acteur dans l'embarras.
On peut y lire entre autres un prologue dont les paroles sont de Mr Etienne Laure, et la musique de Mr Hyppolite Court de Fontmichel 1799-1874 ; un des ancêtres de l’ancien maire de Grasse « Hervé de Fontmichel ».
On y dit que l’œuvre fut représentée sur le théâtre de Grasse le 10 Novembre 1823.
Les amateurs de cette ville qui avaient des rôles dans ce prologue étaient Mrs Cresp Sardou aîné, Hyppolite Mauvan, Bruno Sicard, Isnard, Maubert, Maurin, Mouton, Roure, Bain aîné, Bain Louis, Lambert, Courmes Cyprien etc.

N’oublions pas des œuvres musicales écrites par une figure bien connue des Grassois : Charles Nègre. D’abord peintre à Paris, il s’est mis à la photographie durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Ses œuvres musicales ont été publiées par les éditions Georges Delrieu, éditeur installé à Nice. Elles sont restées conservées à ce jour dans le « fonds Nègre »

Les musiques du XXe siècle

La bibliothèque possède deux œuvres de Mr Alfred Troffaës. Une ode et une marche qui furent composées en 1932 pour le Bicentenaire de la naissance du peintre d’origine grassoise Jean-Honoré Fragonard. Mr Troffaës semble être originaire de Charleroi en Belgique et y serait né en 1863. C’est venant de Saint-Loup-en-Semur, petit village du Nord-Est de la France, où il vivait avec sa famille vers 1920 et où il avait fondé une école de musique, qu’il arriva à Grasse. Il y est devenu Chef de l'orchestre Symphonique de la/Ville de Grasse A.M. Le Journal officiel de 1932, nous confirme bien qu’Alfred Troffaës était musicien et demeurait à Grasse cette année-là.

Les musiques du Musée d’Art et d’Histoire de Provence et de la Villa-Musée Fragonard

Nous allons les traiter à part car le but initial du centre de documentation du Musée n’était pas d’accepter des dons, mais de suivre une véritable politique d’acquisition d’ouvrages en rapport avec la Provence, à l’image du Musée Arlaten qui fut fondé à Arles au temps de Frédéric Mistral en 1896, du Musée Arbaud à Aix-en-Provence, du Musée Grobet-Labadié à Marseille… Nous sommes bien sous le règne de Napoléon III qui correspond à une des nombreuses montées du régionalisme en France (phénomène habituel durant les périodes de crises économiques et sociales).

Durant la première décennie du XXe siècle, François Carnot, en tant que président de la Société du Musée de Grasse, incita ce musée à acheter tout ouvrage ayant un rapport avec la Provence et le provençal.

Nous y trouvons donc des ouvrages de différentes époques. Lors de notre dépouillement en 1992, nous avons pu cataloguer 72 ouvrages (qu’ils soient, édités, ou manuscrits, reliés ou pas, restés reliés ou réduits à l’état de folios). Excepté les folios recueillis par le Musée en 1972, folios qui restaient de la villa-musée Fragonard et ayant appartenu à Alexandre Maubert et à Mr Vial, les plus anciens ouvrages seraient du compositeur André Campra donc de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle ; auteur qu’il est normal de trouver dans ce centre de documentation puisqu’il était originaire d’Aix-en-Provence. Dans le même ordre d’idée, des œuvres de Jean-Joseph Mouret ont fait l’objet d’acquisitions (même s’il a fait presque toute sa carrière à Paris, Mouret était originaire d’Avignon).

Signalons entre autres 

Un drame pastoral en langue d’Oc que nous avons étudié en détail et recréé en 2016. On peut le relier à toute la série de cantiques ou de poésies spirituelles (que le XIXe siècle a qualifié de « noëls provençaux »).

Un recueil de nouvelles poësies/spirituelles et morales/sur les plus beaux airs/de la musique/françoise et italienne/avec la basse édité vers 1735 sur des airs choisis parmi ceux de Messieurs Lully, Lambert, Campra, Desmarets, Destouches, Clerambault, Bernier, Marchand, Couperin, Marais, Debousset…

Un recueil/de/cantiques/spirituels/à l'usage des missions/de Provence/en langue vulgaire c'est-à-dire en provençal. Recueil qui a été publié maintes fois par le Père Gautier. Celui-ci est de 1734.

Un Recueil/de/cantiques/spirituels/provençaux/et/françois édité par l’abbé Dubreuil, à partir de 1759.

Sans oublier une œuvre du compositeur Jean-Baptiste Lully, souvent considéré comme provençal pour les Provençaux malgré le fait qu’il soit d’origine italienne : Les festes de Bacchus et de l'Amour.

Pour la période révolutionnaire, sachant qu’une grande partie appartenait à la bibliothèque de la famille Maubert/Fragonard, nous pouvons citer des œuvres ou du moins des extraits d’œuvres de compositeurs tels que Egidio DUNI compatriote de Lully, mais lui, précurseur des opéras-comiques ; Pierre Alexandre MONSIGNY, compositeur de la période révolutionnaire ; Antonio SACCHINI, un Florentin du milieu du XVIIIe siècle ; Nicolas DALAYRAC, compositeur qui a vécu sous la Révolution ; André GRETRY, un autre compositeur originaire de Liège mais vivant en France au moment de la Révolution ; des duos/concertans/pour deux violons de Edouard-Joseph BERNARDY DE VALERNES (un juriste et compositeur, né dans le Vaucluse) , toujours de la période révolutionnaire.

En ce qui concerne le XIXe siècle, pour un centre de documentation axé sur la Provence, il fallait absolument faire l’acquisition d’un ouvrage que nous avons trouvé (en double exemplaire, semble-t-il) La Vestale/POT POURRI/en trois Actes/PAR/Mr Désaugiers/Convive du Caveau Moderne. Marc-Antoine DESAUGIERS né à Fréjus, a fait carrière à Paris. Encore un artiste qui a vécu à la période de la Révolution française. Il fut acteur, auteur, chef d'orchestre, pianiste, compositeur, directeur de théâtre (celui du Vaudeville) et librettiste. Il émigre à Saint-Domingue et aux États-Unis pendant la Révolution et revient en France en 1797.

Et la liste est encore longue...

Nous conclurons cet article en remarquant que, comme en ce qui concerne l’architecture de l’hôtel particulier Clapiers-Cabris, Grasse n’est pas complétement dans la mouvance de la PROVENCE (Provence occidentale). Elle a reçu des influences venant d’ailleurs, au moins dès le XIXe siècle, grâce à toutes ces personnes qui s’y sont installées ou qui y sont passées. Beaucoup venaient des Alpes, mais d’autres arrivaient de beaucoup plus loin : Paris, Belgique, etc. N’oublions pas non plus les Grassois d’origine qui ont quitté leur ville pour suivre leurs études et faire leur carrière, le plus souvent à Paris, avant d’y revenir. Tous ces apports ont contribué à l’originalité du patrimoine musical de Grasse, qui nous raconte une partie de l’histoire de cette ville.

Iconographies anciennes : Bibliothèque Nationale de France et bibliothèques de Grasse.

Photos : C.E.D.P.I. en Pays de Grasse

Février 2021