Ouvrages musicaux des bibliophiles
Programme illustré
Pour les journées européennes du Patrimoine 2019 le C.E.D.P.I du Pays de Grasse a choisi comme thème les bibliophiles à Grasse sous le Premier Empire.
Le fonds ancien de la bibliothèque municipale de la ville possède de nombreux ouvrages dont l’origine est la confiscation des biens des émigrés dans les années 1790. Ces bibliophiles, amoureux des livres anciens de l’Ancien Régime, détenaient un nombre important d’ouvrages tels que des carnets de chants.
Le C.E.D.P.I. en collaboration avec le service Ville-Art-Histoire de Grasse a redonné vie à certains de ces chants datés de la fin du XVIIIe siècle dans un des salons de la Villa-Musée Fragonard
Les artistes Damien Roquetty et Renaud Bois
En voici quelques extraits
Un extrait d’Annette et Lubin daté de 1762 de Mr Favart Lubin pour me prévenir
Une autre ariette extraite de l’opéra bouffon de Monsigny « le Maître en droit » Tout me dit que Lindor est charmant
La lanterne magique d’Antoine Romagnési
Un dialogue entre un amant et un buveur Vous qui passez tout votre temps à boire….
Pour ceux qui souhaitent les paroles voir notre ouvrage intitulé La vielle à roue à l’époque baroque - Répertoire et interprétation
Et pour finir On me blâme dans la ville ou l’intérêt d’avoir comme mari un bossu : une chanson sur un air de Marin Marais
On me blâme dans la ville
D’avoir fait choix d’un bossu
Je l’ai préféré sur mille
Comme moi l’on n’a pas vu
A quoi la bosse est utile
Quel mari c’est qu’un bossu
Quand je veux quelques largesses
Rubans, dentelles, fichus
A la moindre politesse
La bosse m'en donne bien plus
C’est un robinet qu’on presse
Il en sort beaucoup d’écus.
Si chez nous par aventure
Il naît quelques différents
Sa bosse venge l’injure
Au premier coup il se rend
A genoux il me conjure
Il reste battu, content
De l’humeur sombre et chagrine
Des soucis et du dépit
De sa figure et sa mine
L’ombre seule nous guérit
Qu’il s’attriste ou qu’il badine
Tout est drôle, à tout on rit.
Quand près du feu je m’apprête
A sommeiller un moment
Sa bosse est là, toute prête
Pour dormir commodément
J’y laisse pencher ma tête
Son chapeau me sert d’écran
Quand je veux faire lecture
Pour passer quelques moments
Il met sa bosse en posture
J’étends là quelques romans
Je le tourne en cent figures
C’est un pupitre vivant.
S’il m’arrive d’être lasse
En venant de quelques lieux
Sur sa bosse je me place
Où peut-on reposer mieux
Et je me tiens avec grâce
Au licol de ses cheveux.
Ne craignez pas que j’essuie
Prés de lui, grêle ni vent
Il me défend de la pluie
Et du soleil trop ardent.
Sur sa bosse je m’appuie
C’est un parasol charmant.
Voulez-vous passer la vie
Fillette dans le plaisir
Faîtes la même partie
Comme moi sachez choisir
Vous aurez la comédie
Sans jamais vous repentir.
A écouter aussi notre émission de radio sur ce sujet