Pour
mieux comprendre l'importance de tous ces "timbres" à la mode que nous
avons retrouvés dans les manuscrits ou dans les recueils édités, il
faut resituer les différentes classes sociales dans lesquelles ceux-ci
circulaient à Paris.
C'est
après lecture d'un récit de Lecerf de la Vieville datant des toutes
premières années du XVIII
e
siècle et mentionné par J.-M. Guilcher dans son ouvrage "la chanson
folklorique de langue française" que nous proposons le classement
suivant :
1 - |
au
plus bas de l'échelle sociale : le Menu Peuple ou Gagne Petits comme :
des porte-balles, des porteurs de chaises, d'eau, de chandelles, des
passeurs d'eau et ceux qui vivent du trafic des halles ; |
2 - |
le
monde des travailleurs comme apprentis et compagnons rassemblés en
corporation ; |
3 - |
les
"Honnêtes Gens" comme les boutiquiers, les négociants, les artisans,
les commerçants ; |
4 - |
l’Aristocratie. |
Recherchant
l'origine de tous les airs très courts que plusieurs compositeurs ont
adaptés pour les instruments à bourdons, nous en sommes arrivée à
étudier ce phénomène social qu'étaient les foires de Paris.
Nous
avons donc
dépouillé tous les volumes conservés à la Bibliothèque Nationale de Le
Sage et d'Orneval dont les dates de parution s'échelonnent durant tout
le XVIIIe siècle et
même débordant sur le
XIXe siècle. En plus
des textes des pièces de théâtre, nous y avons
découvert tous les "timbres" anciens de mélodie utilisés ; ces airs
forment la plus grande partie du répertoire dit "populaire" des
vielleurs à la même époque.
Dans
un de ces ouvrages datant de 1810, nous avons retrouvé une préface nous
expliquant ce phénomène des foires.
Nous nous basons donc sur cette source, ainsi que sur un ouvrage de G.
Cucuel "Les créateurs de l'opéra-comique français" paru en 1914, et sur
"La vie quotidienne en France à la fin du grand siècle" de J.
Saint Germain, ce dernier l'ayant écrit à partir des archives de
Marc-René d'Argençon, lieutenant général de la police pour avancer ce
qui suit :