Un patrimoine immatériel
Notre définition de ce patrimoine
Vous êtes dans un Centre virtuel qui Étudie, Diffuse un certain Patrimoine. Pourquoi Virtuel ? parce que le Patrimoine que nous traitons est Immatériel.
Ce centre a officiellement vu le jour en 2015
Il émane d’une association de recherche musicale la vielle dans tous ses États qui a été créée en 1989 pour permettre d’étudier le répertoire musical d’un instrument patrimonial en France : la vielle à roue. Alors que dans les autres pays européens cet instrument est resté populaire, dans le Royaume de France, il est devenu à la mode grâce à l’intérêt qu’il a su susciter à la Cour et dans les salons princiers.
Pour comprendre réellement ce phénomène social l’association n’a donc pu qu’élargir son sujet de recherche aux divertissements musicaux de chaque époque. La direction de la Musique et de la Danse dépendant du Ministère de la Culture a, en 1992, soutenu l’association pour traiter ce sujet.
Il est dirigé par Françoise Bois Poteur
Il a toujours privilégié la « recherche appliquée » comme Françoise Bois Poteur l’avait appris de Vincent Berthier de Lioncourt, directeur émérite du Centre de Musique Baroque de Versailles.
Depuis 1998, l'association la vielle dans tous ses états a vu l’intérêt de faire connaître ses recherches sur le net par la création d’un site personnel. Depuis, le contenu de ce site s’enrichit d’années en années et de réalisations en réalisations.
L’intérêt de connaître ce patrimoine
C’est un savoir sur les conditions de vie de nos ancêtres ; ce qui explique qu’au fur et à mesure en avançant dans les siècles, celui-ci évolue. Son moyen de transmission est multiple : De nos jours, en 2022 par l’oralité, s’il remonte aux générations de la fin du XXe siècle. Mais pour bien comprendre ces coutumes, traditions… il nous paraît impératif de remonter aux siècles précédents. Notre recherche sera alors basée sur des documents écrits.
Quand on parle traditions, coutumes, il est d’usage de penser à des objets ou des airs populaires. Mais comme nous l’avons signalé dans notre ouvrage La vielle à roue en France Répertoire et Mentalités nous assistons, au moins depuis le Second Empire, à plusieurs périodes de revivalisme. Celui-ci a toujours lieu durant des périodes sociales en crise.
Notre C.E.D.P.I. étudie les musiques, chants, danses populaires et de salons en France principalement au siècle des Lumières 1714 - 1815, tout en remontant suivant le résultat de ses recherches, jusqu’au XVIIe siècle.
Ce genre de Patrimoine est un complément indispensable, à nos yeux, du Patrimoine Matériel (essentiellement un patrimoine bâti). C’est bien la connaissance de ce patrimoine (qu’il soit musical, ou chorégraphique), qui peut plus sensibiliser le public de plus en plus nombreux à découvrir la vie qui a été menée dans les monuments historiques qui restent de nos jours.
Prenons comme exemple, une chapelle de pénitents datée du XVIIe siècle.
Comment apprécier à leur juste valeur les décorations magnifiquement restaurées sans connaître qui étaient ces pénitents, quel était leur répertoire musical et dans quel but ont ils fait bâtir ce monument ?
Pour qu’on puisse parler de patrimoine immatériel il faut avoir inventorié les corpus de musique populaires : ce qui peut faire remonter dans le temps au moins jusqu’au XVIe siècle.
De nos jours une idée reçue est de considérer le corpus populaire comme obligatoirement transmis par l’oralité ; mais quand nous remontons sous l’Ancien Régime, celui-ci a souvent été noté et publié à maintes reprises.
Un exemple : une grande partie des chansons éditées à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle par l’imprimeur Ballard à la demande des bourgeois, des notables qui souhaitaient qu’elles soient transmises aux jeunes générations. Cela veut bien dire qu’elles commençaient à être oubliées et qu’il a semblé important qu’elles se perpétuent.
Autre exemple les « almanachs chantants » ou ceux publiés par le chorégraphe De La Cuisse sous le titre » l’Almanach des Étrennes dansantes » qui est édité dans la même logique que les « almanachs chantants »
Les Almanachs ont encore de nos jours une connotation populaire.
Par contre, il faut différencier une création musicale de compositeurs de toutes époques, d’une mélodie populaire qui peut avoir inspiré des arrangements de la part de compositeurs.
Sans oublier tous les cahiers de musique ou de chants que les notables possédaient pour leur agrément et dans lesquels ils notaient ou faisaient noter par leur bibliothécaire des airs à la mode du moment. A côté d’extraits d’œuvres de compositeurs, on y rencontre beaucoup d’airs qu’on peut qualifier de populaires, en ce qui concerne autant la forme musicale que les thèmes employés lorsque ce sont des chansons.
En complément aux recherches sur le Patrimoine français, notre C.E.D.P.I. a trouvé indispensable d’élargir ses travaux à des contrées qui ont eu un jour une histoire commune avec la France ; comme le Canada dans la région du Québec que les habitants appellent la Nouvelle France. Les recherches appliquées ont été le sujet d’une collaboration sur plusieurs années, dont
Une création scénique
Modes musicales dans l'ancienne et la Nouvelle France (Québec) à l'époque baroque.
Un article de la musicologue Elisabeth Gallat-Morin
De Grasse à Québec : Les mélodies des danses françaises ont-elles traversé l’atlantique au XVIIIe siècle ?
Une série de concerts et un enregistrement commun entre musiciens québécois et notre ensemble les Enfans de Cythère En compagnie de Samuel de Champlain de Brouage à Québec sorti au Québec en 2006.
L’histoire commune de ces deux régions du monde a amené peu de métissage musical, la musique de l’Ancienne France ayant pris le dessus sur le patrimoine musical des habitants de ces contrées, les amérindiens. Pourtant c’est bien le métissage qui enrichit les rencontres musicales ce qui a amené Françoise Bois Poteur à constituer un nouveau groupe de musiciens Francesca Fé pour partir aux Antilles, notamment sur l’île de Cuba. Ce métissage musical a surtout eu lieu dans le tout début du XIXe siècle, du temps de Napoléon 1er
L’étude fut abordée à partir de la fin des années 1990, époque où l’on parlait de la world-music (ou musique du Monde). Ont commencé alors des recherches historiques en collaboration avec des musiciens africains, spécialisés dans les musiques traditionnelles cubaines comme le sénégalais Babacar Sambe et durant lesquelles nous avons eu l'occasion de lire l’ouvrage d’Alejo Carpentier La música en Cuba (publié tout d’abord en 1946 puis en français, sous le titre La Musique à Cuba, Paris, Gallimard, Hors-série Connaissances, 1985.
Plusieurs séjours ont eu lieu à La Havane puis à Santiago de Cuba
Cet échange culturel entre la France et Cuba a pu se faire grâce au centre culturel de l’ambassade de Cuba de Paris qui a su intéresser le Ministère de la Culture de Cuba.
Le premier séjour à La Havane a commencé par une recherche sur ce métissage musical dans des institutions telles que le Museo Nacionale de la Musica, le Centro de Investigacion y desarrollos de la Musica Cubana (Centre de recherche et de développement de la musique cubaine)
Les chercheurs cubains avaient alors surtout étudié l’apport africain mais, d’après la directrice du centre culturel de l’ambassade cubaine dans les années 2000, Yolande Wood, les bourgeois français, au XVIIIe siècle, s’étaient tout d’abord installés à La Havane et à Trinidad. Cette présence a influencé les bourgeois cubains qui vivaient sous influence française et asiatique.
Le séjour musical a fini par un concert de musique baroque avec des musiciens cubains spécialisés dans ce style musical dans l’église San Francisco de Paula.
Construite en 1668 comme chapelle d’un hôpital.
A ce jour, cette chapelle accueille un petit musée d'arts et une salle de concert.
Sa façade est un excellent exemple du baroque du XVIIIe.
Lors de notre premier échange culturel à La Havane, nous avons eu la certitude que c'est dans la région de l'Oriente que le métissage s'est principalement effectué entre les français et les africains dans les années 1790. Nous avons donc souhaité continuer notre recherche appliquée à Santiago de Cuba.
Nos remerciements au centre culturel de l’Ambassade cubaine à Paris, au Centro Provenzial de la Musica de Santiago, à l'Alliance Française et à tous les habitants de Santiago qui ont adhéré spontanément à cet échange culturel entre la France et Cuba
- Le groupe Francesca Fé
- Françoise Bois Poteur vielle à roue et direction artistique
- Gilles Thomé clarinette et prises de vues
- Eric Konnert tumbas et batas
- Sébastien Fauqué bongos, cencero, guïro, traduction
Voici quelques extraits du reportage que nous avons filmé lors de notre séjour
L'arrivée du groupe Francesca Fé à Santiago de Cuba, le planning de travail élaboré avec les autorités locales, une visite aux Archives municipales et la rencontre avec l'Alliance Française de Santiago qui a invité le groupe à donner un concert-commenté dans les jardins de l'Alliance
Rencontre avec le groupe Charanguï dans lequel on peut facilement retrouver les apports européens avec la guitare tres et avec la position des danseurs et le patrimoine africain avec les diverses percussions pour accompagner la mélodie.
De nos jours l'apport africain est toujours d'actualité avec cette école de danse
Mais, comme dans de nombreux pays, Santiago possède un groupe folklorique pour perpétuer les danses d'origine européenne : la Tumba francese.
On y retrouve des éléments de chorégraphies de contredanses ou de quadrilles mais sans les pas de danses instaurés en France après l'adoption des country-dances anglaises. On peut y voir aussi une danse qui s'exécute autour d'un mât et qu'on appelle en Provence la danse des cordelles. Autant cette dernière y est connue sur un air de contredanse parfois nommé "l'hirondelle", repris pour un air de cantique...., autant dans la version cubaine, aucune mélodie, que des rythmes exécutés sur plusieurs tambours, faisant comme à leur habitude une impressionnante polyrythmie.
Producteur : la vielle dans tous ses états - 2003
Pour ceux qui sont plus intéressés par le côté historique, nous vous proposons nos ouvrages-papier en vente sur ce site.
Pour ceux qui voudraient se familiariser avec l'interprétation de ce genre musical sur différents instruments, nous vous proposons des ateliers durant l'année ou dans la période estivale dans une très belle région du sud de la France. Contactez nous pour obtenir des détails pratiques (33) 6 18 96 64 42 ou par courriel