Musiques de salon et musiques savantes au XVIIIe siècle
recherche et diffusion
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RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES MUSIQUES DE SALON
ET LES MUSIQUES POPULAIRES DES XVIIIe ET XIXe SIÈCLES
APRÈS ÉTUDE DU RÉPERTOIRE POUR INSTRUMENTS À BOURDONS
Boivin - A la règle d'or - 1726
2 - Dépouillement (suite)
2.1 La musique imprimée (suite)
L'éditeur : Toutes ces œuvres étaient éditées à compte d'auteur, et ce que nous appelons éditeurs n'étaient en fait que des dépositaires. Nous voyons donc que la vente pouvait se faire dans différents endroits :
- chez les compositeurs
- chez des libraires
- chez des graveurs
- chez certains commerçants comme les "faiseurs d'instruments", marchands de papier, chandeliers…
Baptiste Anet - dédicace

Les dédicaces
: Très souvent les œuvres sont dédicacées à des nobles dans le but d'obtenir un plus grand succès de la part des critiques. Cette précision nous la connaissons grâce à une dédicace de Baptiste Anet qui, lui, n'a pas voulu suivre la coutume.
Les signatures : (au plus bas de la première page de partition proprement dite). Les œuvres que nous retrouvons ne sont pas toutes signées. En fait ces signatures servaient à protéger la musique des contrefaçons.
Le privilège du roi : À cette époque lorsqu'un musicien voulait faire imprimer sa musique, il devait demander un privilège au roi. C'est exactement le cas pour tout compositeur nous concernant.
La page de catalogue : Nous trouvons très souvent un catalogue de toutes les œuvres de l'auteur, (malheureusement pas remis à jour à chaque édition), nous permettant pour chaque compositeur, d'évaluer l'importance en nombre des œuvres pour instrument à bourdons en comparaison avec sa production générale et d'une manière plus ou moins précise sa date de parution.
Ces recueils rassemblent pour la plupart des airs de chansons et de danses à la mode.
recueil de vaudevilles - E.Ph Chédeville

Certains auteurs annoncent d'une manière évidente dans le titre, qu'ils n'ont fait qu'arranger des airs anonymes ou pas comme les huit "recueils de vaudevilles, menuets, contredances et autres airs choisis pour la musette, vielle, flûte à bec, hautbois…" édités par Esprit Philippe Chédeville.
D'autres, comme Louis Derochet, éditent des recueils de ce genre en les intitulant : "Premier livre
menuets comédie italienne - Derochet
contenant plusieurs menuets de la Comédie Italienne ... avec un début de concerto et une petite suite pour…". En fait au dépouillement nous nous rendons compte que les auteurs de ces recueils ajoutaient très souvent à la fin, quelques pièces de leur composition. Ce qui nous amène à trouver différents styles musicaux dans un même recueil. Michel Corrette et Esprit Philippe Chédeville ont très souvent transcrit et harmonisé des airs du répertoire joué lors des grandes foires parisiennes de Saint-Germain et Saint-Laurent au tout début du XVIIIe siècle, auxquels ils ont ajouté des pièces composées, semble-t-il par eux, qui constituent le répertoire dit "pastoral". En fait nous sommes amenée à penser que l'auteur, tout particulièrement E. Ph. Chédeville, imprégné de toutes ces mélodies, a voulu en écrire d'autres dans le même esprit. Mais à la lecture, nous remarquons qu'il a pensé et composé pour une interprétation instrumentale précise, ajoutant entre autre des diminutions, des effets musicaux mis en valeur par les instruments à bourdons auxquels il les destinait. Ceci explique que ces petites pièces perdent de leur valeur lorsqu'elles sont jouées sur des instruments auxquels elles ne sont pas initialement destinées. Michel Blavet, flûtiste, a eu la même démarche, adaptant souvent les mêmes airs populaires, mais lui à la flûte.
Ce phénomène de création spontanée existe encore de nos jours mais cette fois-ci, dans le milieu de musique traditionnelle. En effet dans les provinces où la tradition est restée vivante, comme dans le Berry, des musiciens voulant enrichir leur répertoire de bourrées, en ont peu à peu inventé d'autres, mais nous nous apercevons là encore, qu'elles sont pensées pour l'instrument de l'auteur.
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