L'éditeur
: Toutes ces œuvres étaient éditées à compte d'auteur, et ce
que nous
appelons éditeurs n'étaient en fait que des dépositaires. Nous voyons
donc que
la vente pouvait se faire dans différents endroits :
-
chez les compositeurs
- chez des libraires
- chez des graveurs
- chez certains commerçants comme les "faiseurs d'instruments",
marchands de papier, chandeliers…
Baptiste Anet
- dédicace
Les dédicaces : Très
souvent les œuvres sont dédicacées à des nobles dans le but
d'obtenir un plus grand succès de la part des critiques. Cette
précision nous la
connaissons grâce à une dédicace de Baptiste Anet qui, lui, n'a pas
voulu suivre la coutume.
Les signatures : (au
plus bas de la première page de partition proprement dite).
Les œuvres que nous retrouvons ne sont pas toutes signées. En fait ces
signatures
servaient à protéger la musique des contrefaçons.
Le privilège du roi
: À cette époque lorsqu'un musicien voulait faire imprimer sa musique,
il devait demander un privilège au roi. C'est exactement le cas pour
tout
compositeur nous concernant.
La page de catalogue
: Nous trouvons très souvent un catalogue de toutes les œuvres
de l'auteur, (malheureusement pas remis à jour à chaque édition), nous
permettant pour chaque compositeur, d'évaluer l'importance en nombre
des œuvres pour
instrument à bourdons en comparaison avec sa production générale et
d'une manière plus ou moins
précise sa date de parution.
Ces
recueils rassemblent pour la plupart des airs de chansons et de danses
à la mode.
recueil de
vaudevilles - E.Ph Chédeville
Certains
auteurs annoncent d'une manière évidente dans le titre, qu'ils n'ont
fait qu'arranger des airs anonymes ou pas comme les huit
"recueils de
vaudevilles, menuets, contredances et autres airs choisis pour la
musette, vielle, flûte à bec, hautbois…"
édités par Esprit Philippe Chédeville.
D'autres,
comme Louis Derochet, éditent des recueils de ce genre en les
intitulant : "Premier livre
menuets
comédie italienne - Derochet
contenant plusieurs menuets de la Comédie
Italienne ... avec un début de
concerto et une petite
suite pour…". En fait au dépouillement
nous nous rendons compte
que les auteurs de ces recueils ajoutaient très souvent à la fin,
quelques pièces de leur
composition. Ce qui nous amène à trouver différents styles musicaux
dans un même recueil. Michel
Corrette et Esprit Philippe Chédeville ont très souvent transcrit et
harmonisé des airs du
répertoire joué lors des grandes foires parisiennes de Saint-Germain et
Saint-Laurent au tout début du
XVIII
e siècle,
auxquels ils ont ajouté des pièces composées, semble-t-il par eux, qui
constituent
le répertoire dit "pastoral". En fait nous sommes amenée à penser que
l'auteur, tout particulièrement
E. Ph. Chédeville, imprégné de toutes ces mélodies, a voulu en écrire
d'autres dans le
même esprit. Mais à la lecture, nous remarquons qu'il a pensé et
composé pour une
interprétation instrumentale précise, ajoutant entre autre des
diminutions, des effets musicaux mis
en valeur par les instruments à bourdons auxquels il les destinait.
Ceci explique que ces
petites pièces perdent de leur valeur lorsqu'elles sont jouées sur des
instruments auxquels elles
ne sont pas initialement destinées. Michel Blavet, flûtiste, a eu la
même démarche, adaptant
souvent les mêmes airs populaires, mais lui à la flûte.
Ce
phénomène de création spontanée existe encore de nos jours mais cette
fois-ci, dans le milieu de musique traditionnelle. En effet dans les
provinces où la tradition
est restée vivante, comme dans le Berry, des musiciens voulant enrichir
leur répertoire de
bourrées, en ont peu à peu inventé d'autres, mais nous nous apercevons
là encore, qu'elles sont
pensées pour l'instrument de l'auteur.