Giacu, petit colporteur savoyard rentré au pays
L'ensemble Les Enfans de Cythère a choisi, parmi sa création scénique de 2018 intitulée Giacu, petit colporteur savoyard rentré au pays, de vous publier des extraits dont une chanson historique Les espagnols en Italie , sur l'air des Pèlerins .
Contexte historique : Les discordes entre pays faisaient rage autant dans le Nouveau Monde que sur notre continent : Les Anglais avaient assiégé la ville de Carthagène. La France qui n’avait qu’une marine de peu d'importance, ne se déclarait pas alors ouvertement, mais le Ministre de France [Fleury] secourait les Espagnols autant qu’il était en son pouvoir. Le Roi d’Espagne [Dom Philippe, Philippe V] avait commencé d'attaquer dans l'objectif de débarquer par mer en Italie un corps de troupe qui s’avançait vers Ferrare sous la conduite du Duc de Montemar, célèbre par la victoire de Bitonto et ensuite par sa disgrâce.
Ayant du y renoncer, Dom Philippe écouta les conseils de sa mère et repartit par terre avec d’autres troupes, pour y attaquer le Roi de Sardaigne, qui refusait d’être son allié.
La Majesté Sarde, ouvrait et fermait à son gré les portes de l’Italie du côté des Alpes. Elle occupait 40 000 Français et autant d’Espagnols dans ce pays là, se consumant en vains efforts ; efforts qu’ils auraient pu employer ailleurs avec plus de succès. Après être rentrés dans le Duché de Savoie et s’en être rendu maître, Dom Philippe fut obligé de se retirer et de repasser en Dauphiné. On fit sur son voyage cette chanson
En voici les paroles
Les Espagnols en Italie/Sans feu ni lieu,/Disaient voyant la Lombardie,/Hélas, bon Dieu !/Les passages nous sont fermés !/Quelle misère !/Et sommes pis que Réformés/Tous maudits du Saint Père.
Dom Philippe pour sa conquête,/S’était voué/A Notre Dame de Lorette,/Dieu soit loué !/Mais n’ayant pu, suivant son vœu,/S’y rendre à Pâques/Il aura du Pape l’aveu/De le faire à Saint Jacques.
Admirant de l’Infant d’Espagne/La piété,/Son cousin, le roi de Sardaigne,/Par charité,/Sur sa route fait tout pourvoir/Jusqu’à Modène,/Afin de le bien recevoir,/Si Montemar l’y mène.
En partant, sa dolente mère/ Lui dit : mon fils,/Prenez votre route par terre,/C’est mon avis/Tant mieux, maman, je passerais/Chez mon beau-père/Outre cela, j’éviterai/La flotte d’Angleterre.
Sans nul risque du Sud au pole ; /Bien embarqué,/Pendant le règne de Walpole/J’aurais vogué : /Mais Capillo n’a rien su voir/Dans cette allure,/Et Fleury ne pouvait prévoir/Cette mésaventure.
Sujets de mon tranquille père,/Adieu, bon jour,/Priez avec mon très cher frère,/Pour mon retour./Si je reviens, vous me verrez/Modeste sage,/En attendant vous payerez/Les frais de mon passage.
La seconde chanson est un noël savoisin dont nous avons parlé dans notre article publié en 2018 : Jacotin