vielle Augustin Baudin
D'après l'association Patrimoine Péone cette vielle a été retrouvée chez un descendant d’Augustin Baudin, d'où le nom que nous lui donnons. Augustin serait né en 1876.
Nous pouvons constater qu'elle est intégralement peinte en rouge avec, tout autour de la table, un décor rudimentaire peint en noir.
Nous savons qu'à Allos, vallée alpine située un peu plus au nord de Péone, il existe une vielle nommée « sang de bœuf » conservée au quartier du Seignus.
De nos jours, on parle de deux sortes de formes de vielle : la vielle montée sur une "caisse ronde" et la vielle sur "caisse en guitare". Suivant les régions françaises, une de ces formes est plus fréquente que l'autre. Ici, dans les Alpes la forme "en guitare" est la plus présente. Mais il existe plusieurs proportions de cette caisse suivant le modèle de base que le fabricant utilise. Voici les dimensions de la vielle d'Augustin Baudin.
Longueur totale de la caisse : 480 mm et longueur vibrante des chanterelles 33 cm
Il semblerait qu'il y ait peu d'années que l'on se soit servi de cette vielle car il lui reste une courroie (indispensable pour soutenir l'instrument quand le musicien en joue), des cordes cassées avec du coton dessus.
Ces cordes sont vraisemblablement en boyau mais la corde du bourdon extérieur paraît être beaucoup trop fine pour faire sonner un bourdon.
Sur cette photo ci-dessous il faut remarquer que la corde du bourdon positionné vers le musicien est attachée dans un trou de la rosace. Serait-ce une erreur de restauration ? Son emplacement habituel est bien présent mais cassé. Par contre, ce n'est pas le cas pour le bourdon extérieur. A noter aussi qu'il manque les deux oreilles des bourdons
Ce qui a attiré notre attention au sujet de cette vielle : Son clavier est diatonique. Il comporte 13 touches.
Sur cette photo on voit bien la baguette fixée sur le bord du clavier à l’emplacement où il est habituel de percer pour fixer les touches des altérations
Il existe ailleurs et tout au long des siècles, des vielles populaires diatoniques. Leur nombre varie suivant les pays. On en trouve par exemple dans la péninsule ibérique, appelées vielles ibériques.
D'autre part attention, quand une vielle a un clavier diatonique, cela ne détermine pas le nombre de cordes.
Cette vielle Augustin Baudin a été fabriquée dès sa conception pour 4 cordes en tout (2 chanterelles et 2 bourdons). Elle comporte une tête sculptée à l'extrémité de son cheviller comme on peut voir ci-dessous.
Cette tête sculptée laisse supposer que son fabricant pourrait être le même que celui de la vielle Rosalie Baudin.
D'autre part, comparons la à celle de la vielle Entrelus venant aussi de Péone
vielle Entrelus à 4 cordes de Péone - Préalpes françaises
Comparons la sculpture finissant le cheviller de deux vielles à 4 cordes conservées à Péone.
La vielle d'Augustin Baudin à gauche.
La vielle Entrelus à droite
Contrairement à la vielle Rosalie Baudin, le couvercle est encore présent et l'on peut remarquer qu’elle a été souvent jouée puisque la couleur rouge qui la couvrait intégralement a disparu juste à l’endroit où le vielleux pose sa main le plus fréquemment, au plus bas du clavier. Cela nous permet de mieux appréhender l’essence du bois mais était-elle en un seul bois ?
Faisons encore une comparaison entre cette vielle et celle de Rosalie Baudin puisqu’il semble qu’elles soient toutes les deux du même fabricant. Sur les 2 modèles, on peut voir, sur le côté du clavier, des repères pour bien délimiter l’emplacement des touches.
Il reste le cache roue qui est encore en bon état et encore attaché à la vielle.
Par contre, à l’inverse de la vielle Rosalie Baudin, la manivelle est en forme de Z et sa sangle en cuir avec plusieurs possibilités de réglage a été conservée.
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