Une vielle populaire de la vallée de Freissinières

Lors de nos prospections nous avons vu, au musée du protestantisme dauphinois de la Drôme, une vielle à roue exposée en vitrine.

Comme nous pouvons le constater, sa caisse est toujours en forme de « guitare », comme la plupart des vielles alpines et ses proportions nous ont paru tout à fait habituelles.

Comme les vielles de Péone, son assemblage a l’air d’être fait avec des clous et non collé.

Son clavier est chromatique et elle possède dès son origine, 6 chevilles correspondant à 6 cordes. Son cheviller se termine par une tête comme beaucoup de vielles tant de l’époque baroque qu’aux siècles suivants.

Cette vielle a subi des restaurations mais de quel genre ? Pour continuer à « sonner » ou bien seulement pour sa conservation ?
Sur cette photo, nous pouvons voir la restauration du couvercle du clavier, du cache roue et de quelques touches.

Et sur celle-ci nous pouvons nous apercevoir que le cordier a aussi été refait, mais il nous paraît peu adapté à l’écartement entre les chanterelles.

En ce qui concerne l’existence possible d’un chevalet à bascule (appelé « chien ») pour mettre en action une rythmique,  si nous ne regardons que le cordier, il ne prévoit pas d’emplacement pour fixer la cheville de réglage de cette rythmique. Mais si nous regardons de côté (photo ci-dessous) nous voyons distinctement qu’il existe, sur l’oreille qui doit supporter le bourdon appelé « trompette », une fente dans laquelle le « chien » doit être enfilé.

Ayant été étonnés de trouver une vielle dans un musée protestant, nous avons posé des questions sur son origine. Il semble évident que cet instrument a du être joué au début du XIXe siècle dans une vallée du massif des Écrins ou pourquoi pas aussi dans celui du Queyras. Mais à ce jour, aucune explication scientifique ne nous a été donnée. Faisait-elle partie des vielles construites dans les Alpes ? Ou bien aurait-elle été amenée par des personnes venant de Suisse, de régions italiennes, par des colporteurs, missionnaires... ? A nos yeux, sa forme est semblable aux vielles parisiennes du XVIIIe siècle mais sa décoration tout en étant réussie, semble populaire.

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