Châteauroux en Berry
Ses collectionneurs, son enseignement des musiques traditionnelles
La vielle à roue en Berry dans les années 1980
Lorsque je suis revenue, en 2019, à Châteauroux (en Berry) pour prendre en photo des extraits d’un ouvrage sur lequel j’ai travaillé en 1987, la responsable du fonds ancien de cette ville, Mme Redin m’a proposé de parler devant le public de la médiathèque, de l’ouvrage consulté. Pour la ville, il fait partie du « fonds Jean-Louis Bourdillon ». Je me suis alors dit, que pour que le public comprenne mon intervention, je devais tout d’abord parler de Châteauroux dans l’ambiance des années 1970.
Nous allons commencer par la politique culturelle de la ville à cette époque là et le premier enseignement de la vielle à roue que le Ministère de la Culture a soutenu en France.
Puis nous découvrirons, toujours à la même époque, les conditions de travail d’un chercheur dans les bibliothèques.
Ce qui va nous amener de la Bibliothèque Nationale de France, installée à Paris, aux fonds anciens des bibliothèques de Provinces. Et cela, avec deux villes bien distinctes : Arles (en Camargue) et Châteauroux (en Berry) avec son fonds Bourdillon.
Comme la famille Bourdillon faisait partie du monde des collectionneurs, je vous présenterai ce milieu existant déjà sous l’Ancien Régime
Et pour finir ; quelques exemples de collectionneurs dans d’autres villes françaises. Pour Châteauroux j’ai choisi le castelroussin monsieur Patureau-Baronnet , lui-même féru d’objets d’art dont il a légué une partie au Musée de la ville : le Musée Bertrand.
La vie culturelle de Châteauroux à la fin des années 1970
Personnellement je suis arrivée en Berry, après que l’on m’ait dit qu’il fallait venir dans cette région pour y apprendre à jouer de la vielle. C'est pour cela que dès mon installation, j’ai souhaité apprendre la technique de cet instrument que j’avais découvert en Provence. Je suis arrivée à inciter un notable de la ville à développer cet aspect patrimonial de sa région.
Jean Dousset, alors élu à la Culture de Châteauroux décide de créer une École Nationale de Musique dans laquelle va figurer la première classe de vielle ouverte en France dans une institution émanant du Ministère de la Culture.
Nous sommes quelques années après 1968 : Les traditions régionales, notamment en ce qui concernait la musique, commençaient à se faire reconnaître auprès du Ministère de la Culture à Paris.
Lors de l’ouverture de l’École Nationale de Musique de Châteauroux, il a donc été demandé la création d’une classe d’un instrument traditionnel.
Le compositeur d’origine hongroise, Janos Komives fut chargé par le Ministère de la Culture de la mise en place de cette école. Il est intéressant de noter, que dans le pays d’origine de Monsieur Komives, ce phénomène social de régionalisme était en vigueur depuis fort longtemps, avec des ethnomusicologues/compositeurs comme Béla Bartok mais aussi son compatriote et contemporain Zoltan Kodaly et j’ajoute que Janos Komives avait été élève de Kodaly.
Sur les deux instruments traditionnels du Berry, dès l’ouverture du conservatoire en 1977, c’est la vielle qui fut choisie et non la cornemuse. Il faut dire que la vielle était encore dans les mémoires dans certaines régions de Hongrie en tant qu'instrument populaire et qu'il existe une photo de Béla Bartok posant avec une vielle.
Comme pour tous autres instruments enseignés habituellement dans un conservatoire de musique, Janos Komives, en tant que directeur de l’école, a très vite souhaité que l’enseignement de cet instrument s’ouvre vers un répertoire le plus large possible. La vielle étant déjà jouée au Moyen-Âge, une grande partie du répertoire de « musiques anciennes » lui convient très bien. Quant aux musiques contemporaines, Janos Komives a commencé à donner le ton, en écrivant quelques petites œuvres pour les élèves.
Très intéressée par cette idée élargie, j’ai suivi un cursus complet de neuf ans pour en ressortir avec des diplômes. Mais comme j’avais déjà une formation d’historienne, c’est le côté patrimonial dans son ensemble, qui m’a attirée et j’ai pu continuer mon cursus universitaire à Paris en Musicologie à l’École Pratique des Hautes Études . J’ai eu la chance d’être acceptée parmi les chercheurs que conseillait François Lesure pour mener à bien leur 3eme cycle. Celui-ci était musicologue mais aussi Conservateur en Chef du service Musique à la Bibliothèque Nationale de France.
Comment pouvait-on travailler dans ces années là dans une bibliothèque aussi prestigieuse
que la Bibliothèque Nationale de France
tout en habitant à Châteauroux.
Le conservatoire de musique municipal a commencé à fonctionner grâce à des professeurs diplômés venant tous de Paris. Ils faisaient donc des aller-retour constants entre la capitale et le Berry.
Personnellement, je devais faire le contraire : partir régulièrement à Paris pour approfondir mes recherches et suivre les séminaires de François Lesure. Les journées étaient bien longues et très chargées. J’arrivais juste à l’heure de l’ouverture de la bibliothèque. Tout chercheur devait régler toutes les démarches administratives, ce qui prenait un certain temps… Nous avions alors le droit de rentrer dans la grande salle dans laquelle trônait un ou une conservatrice. Nous nous installions à une table en sortant exclusivement un crayon-papier pour ne pas avoir la tentation de dégrader ce patrimoine que la bibliothèque acceptait que l’on étudie.
Puis nous passions un très long moment dans la partie où étaient rangés les catalogues et les fiches-papier pour les éplucher une à une. De nos jours, elles sont remplacées par des bases de données informatiques auxquelles le chercheur doit poser des questions, mais lesquelles ??? La logique du chercheur est-elle la même que celle de l’informaticien qui a programmé la base de données ? Avec l'expérience j'ai appris que ce n'est pas toujours le cas.
Arrivait enfin dans les mains des magasiniers une quantité souvent impressionnante d’ouvrages que nous allions dépouiller jusqu’à la fermeture de la salle. Parfois, rien d’intéressant, au grand désespoir du magasinier qui devait tous les remettre à leur place et surtout en apporter d’autres…
Après avoir trouvé un ouvrage qui paraissait conforme à nos recherches, nous devions le feuilleter en détail : commencer à prendre connaissance du titre de l’ouvrage, de son auteur
Mais aussi de sa date d’édition, du sommaire et enfin, lire son contenu en diagonale.
Avec un peu d’expérience on peut se faire une idée assez rapidement. Bien souvent, on découvre des données qui a priori ne sont pas majeures pour notre recherche, mais le sont pour d’autres collègues travaillant sur un autre sujet. Il est bon de prendre des notes car on devra faire plus tard une analyse qui débouchera sur la synthèse que nous ferons. La difficulté c’est de ne pas se disperser.
Cette méthode de travail n’est déjà pas simple pour des ouvrages édités, mais elle est encore plus complexe pour des cahiers manuscrits qui ont servi pendant des années comme ceux-ci
La méthode de travail étant très particulière, j'ai souhaité publier cette façon de redonner vie à ces cahiers de musique manuscrits, qui sont très nombreux en France dans un ouvrage-papier
Les fonds anciens de bibliothèques en provinces.
Après avoir dépouillé et catalogué informatiquement tout le corpus pour instruments à bourdon (vielle et cornemuses) de l’époque baroque, que j’ai trouvé à la Bibliothèque Nationale de France, j’ai appliqué la même méthode de travail dans les bibliothèques de différentes régions. Les régions Provence et Languedoc ont été très riches dans ce domaine.
J’étais alors en contact avec le milieu de musique baroque à Paris et un éditeur de disque m’a demandé de ressortir des bibliothèques des œuvres musicales inédites pour vielle afin d’en enregistrer un disque. J’ai bien trouvé ces partitions, mais pas à Châteauroux, et l’enregistrement a bien eu lieu.
Pour cela, j’ai choisi un recueil, conservé à la bibliothèque d’Arles.
Constatons que le décor de cette page illustre bien le genre de musique que l’on va trouver dans ce recueil. D’autre part, nous pouvons lire comme titres Amusements de Bellone ou les plaisirs de Mars, tous les deux déesse et dieu de la guerre. Mais aussi Amusement palatin et Amusements militaires
Dans la suite des Amusements de Bellone voici La weynolsheim
Nous sommes donc en Palatinat, pendant des campagnes militaires. Chaque mouvement des suites musicales porte le nom d’une bataille. La musique est signée de Nicolas Chédeville, hautboïste du roi et professeur de musette à la Cour. Il dédicace son œuvre au Prince de Conty.
A qui appartenait cet ouvrage avant d’être recueilli par cette bibliothèque d'Arles ? A un membre de la famille de Giraud dont l’origine est au XVIe siècle d’extraction noble, de la noblesse provençale. Comme bien souvent dans ces familles, nous pouvons y trouver des militaires et des musiciens amateurs. Le musicien/bibliothécaire personnel réunissait dans un même recueil les mélodies que le noble souhaitait jouer. Dans celui-ci, on peut remarquer que toutes les suites sont spécifiquement écrites pour la vielle. Certaines peuvent être jouées sur les deux instruments à bourdon comme bien souvent. Ces suites musicales sont toutes datées des années 1730.
L’ouvrage conservé à Châteauroux
Théâtre de la guerre en Allemagne
A noter que nous n’avons pas trouvé d’autres exemplaires de cet ouvrage en France, un seul conservé dans une bibliothèque d’Allemagne.
Pourquoi en suis-je arrivée à me servir d’un ouvrage de ce fonds ?
En 1987, toute la ville cherchait des idées pour fêter le 1050eme anniversaire de Châteauroux. Moi, je cherchais pourquoi, les musiques que je venais de trouver à Arles portaient des noms qui me paraissaient étranges pour une musique dite provençale : la Weinholsheim, la Ilversheim, la Clausen… Et après avoir fait sortir des réserves, une multitude d’ouvrages anciens, la conservatrice m’a présenté celui-ci
Nous sommes donc en Allemagne, dans la région du Palatinat.
Situons sur cette carte éditée dans cet ouvrage, les villes les plus connues de nos jours : Manheim, Heidelberg, Philisbourg…..
Heidelberg et le royaume de France ! : une longue rivalité sous le règne de Louis XIV qui, jaloux de la puissance du Palatinat, alors très prospère, est tout de même arrivé à détruire le château de cette ville, dont la tour n’a jamais été reconstruite.
En feuilletant l’ouvrage, je me suis aperçue que le nom de certaines batailles était identique au titre des mouvements musicaux que je m’apprêtais à jouer.
Nous sommes donc pendant la « guerre du Palatinat » ; guerre qui s’est déroulée sur plusieurs années : de 1733 à 1735. Le roi de France, Louis XV, avait du envoyer dans cette région allemande son armée dans le but de remettre son beau-père Stanislas Leckzinski sur le trône de Pologne. Les batailles s’interrompaient chaque hiver, les officiers comme le prince de Conti, rentraient alors dans leur foyer.
En 1735 ce fut à La Clausen qu’a été donnée la bataille
Ce qui est intéressant de lire sur les pages de titres de ces ouvrages c’est :
- L’auteur ; ici c’est un certain Le Rouge
Georges Louis Le Rouge était géographe et cartographe du roi. Il était installé rue des Augustins à Paris entre 1741 et 1758. Puis il déménage et nous le retrouvons en 1768 comme Ingénieur géographe du Roy, cette fois-ci sur le quai Saint Bernard à la Croix d’Or.
La personne à qui l’auteur dédicace son œuvre. Très souvent c’est un haut dignitaire. Ici c’est le Comte de Clermont c'est-à-dire Louis de Bourbon, prince de Condé à la fois religieux et militaire, comme souvent.
Son propriétaire et nous arrivons donc au fonds Bourdillon pour reprendre le terme des bibliothèques.
Comment cet ouvrage est-il arrivé à Châteauroux ?
En 1856, le maire de Châteauroux reçoit un courrier d’un notaire suisse ; expliquant, qu’un certain Antoine Jean-Louis Bourdillon, demeurant à Genève, venait de décéder. Dans son testament celui-ci annonce, qu’étant donné que sa famille était originaire de Châteauroux, il léguait ses biens à cette ville.
Dans le Journal des débats de cette même année, on peut lire que Jean-Louis Bourdillon était un ancien négociant d’Avignon, installé quelque temps à Paris. C’était aussi, un bibliophile éclairé et passionné. D’autres sources confirment qu’il était bien connu dans ce monde de collectionneurs, en cette première moitié du XIXe siècle. Pour vérifier la valeur de ce don, un représentant de Châteauroux est parti enquêter sur cette famille, d’origine berrichonne, mais devenue inconnue dans sa région d’origine, en ce début du XXe siècle.
D’autre part, nous pouvons lire dans la Revue du Centre d’Août et Septembre 1879 l’histoire de cette famille Bourdillon ainsi que les travaux que Jean-Louis a mené sur la traduction de la Chanson de Rolland. Après beaucoup de débats, celui-ci finit par la faire imprimer à Dijon en 1840, suivi de suppléments en 1847. A partir de 1851 et jusqu’à sa mort en 1856, Antoine Jean-Louis renonce à toutes ces polémiques au sujet de sa traduction. Toujours dans cette revue, on y lit aussi que Jean-Louis Bourdillon était né à Genève en 1782. Il appartenait à une famille dont certains membres protestants avaient quitté leur pays, au milieu du XVIe siècle. Comme beaucoup d’entre eux, elle avait du fuir, vraisemblablement les guerres de religion. Dans les années 1860, le premier conservateur du Musée de Châteauroux, Mr. Just Veillat, suite à ce don, étudie l’histoire de cette famille.
Il constate que la branche installée à Genève était constituée de négociants, de marchands horlogers, mais aussi de passionnés de livres littéraires. Il est possible que la collection léguée par Jean-Louis Bourdillon ait été commencée par son père, comme ce fut souvent le cas chez les bibliophiles. Et c’est parmi tous ces livres déjà anciens pour l’époque que l’on trouve donc cet ouvrage.
L’amour des collections depuis l’Ancien Régime
Pour la connaissance de l’ensemble de notre patrimoine, nous devons beaucoup à l’esprit de « collectionneurs ». Mais ce phénomène social n’est pas spécifique au XIXe siècle, déjà au siècle des Lumières, on les dénommait des « curieux », des « amateurs » ; ils ennoblissaient les objets en s’y intéressant. Par contre, au siècle suivant, c’est l’objet qui ennoblit son propriétaire que l’on nomme alors « collectionneur ».
Très souvent le collectionneur prend un thème et s’entoure d’objets s’y rapportant ; cela lui donne l’impression de mieux comprendre l’histoire. Chaque collectionneur souhaite faire passer sa passion à ses descendants mais bien souvent celle-ci est vendue et/ou donnée dans sa globalité ou en partie. C’est comme cela que beaucoup d’institutions publiques les reçoivent durant la 2eme moitié du XIXe siècle. Dans le cas de Jean Louis Bourdillon, celui-ci n’avait pas de descendants directs, d’où son don à Châteauroux.
C’était le neveu du comte d’Argenson, ministre de la guerre. Il était très lié à Stanislas Leckzinski pour qui cette guerre du Palatinat a été déclenchée. Grâce à son oncle il bénéficie d’un logement, en 1757 dans le bâtiment de l’Arsenal, rue de Sully à Paris. Toujours aidé par celui-ci il enrichit peu à peu la très importante collection d’ouvrages, manuscrits, estampes, médailles et livres de musique commencée par son oncle.
Pour illustrer le XIXe siècle, un autre collectionneur célèbre Achille Percheron
Achille Percheron a vécu en tout début du XIXe siècle. Sa bibliothèque était notamment riche en recueils manuscrits de chansons. Comme pour le comte d’Argenson, Achille Percheron devait tenir sa collection de son père qui avait été l'exécuteur testamentaire d’une marquise : la marquise de Créquy, Renée-Caroline-de Froullay de Tessé, une femme de lettres, célèbre par son esprit. Les salons qu’elle tenait sous le règne de Louis XV étaient le rendez-vous de la bonne société.
Toutes ces collections, lorsque leur conservation est confiée à un établissement public, comme les bibliothèques par exemple, sont rangées dans la catégorie « fonds privé » c'est-à-dire un fonds appartenant à une même famille. Mais bien souvent, ces fonds eux-mêmes, ne sont pas catalogués par genre de documents, ce qui n’aide pas le chercheur.
Il existait aussi des collectionneurs d’instruments de musique, des personnes fascinées par la musique, la musicologie, l’histoire, les techniques… Comme les fondateurs de la Casa Parramon
C'est une institution devenue de nos jours un atelier/magasin pour instruments à corde, installée depuis sa création en 1897 à Barcelone. A l’origine, c’est une famille passionnée par ces instruments qui a commencé à en acheter dans toute l’Europe, semble-t-il. Nous pouvons voir sur cette photo deux vielles à roues montées sur corps de luth et contrairement à celles conservés au musée de la musique de cette ville, ce sont des exemples de lutherie française du XVIIIe siècle.
Bien souvent ces collections d’instruments de musique finissent à la longue non pas dans des bibliothèques mais dans des musées, comme la très importante collection conservée dans le musée-Palais Lascaris de Nice : la collection Antoine Gautier, un riche notable niçois, musicien amateur qui réunit une importante collection durant le XIXe siècle ou la collection Tissier-Harpa, une famille de musiciens venus en villégiature sur la Côte d’Azur.
Enfin pour revenir à Châteauroux, la famille castelroussine Patureau-Baronnet faisait-elle partie de ces collectionneurs ?
Paul Patureau Baronnet, vivait dans les 20 premières années du XXe siècle. Il était avocat à la Cour d’Appel de Paris et député de l’Indre. Très attaché au Patrimoine, il a légué au Musée Bertrand une collection de « céramiques à la Palissy » ainsi qu’une vielle d’un luthier parisien connu au XVIIIe siècle Varquain.
La vielle possède une étiquette mentionnant que Varquain était alors installé Rue et Carrefour de Bussi Saint Germain Paris. Grâce à cette étiquette, on date cette vielle de 1746.
Mr Patureau-Baronnet, l’aurait-il achetée en souvenir de sa région natale ; le Berry ? On peut se poser cette question, car celle qu’il choisit d’acquérir est montée sur une caisse de vielle « ronde », forme qui au XIXe siècle est devenue la forme traditionnelle dans le Berry. Juste après son décès ses descendants l’ont déposée au Musée.
J’espère avoir convaincu mon auditoire que l’on ne peut pas exécuter une œuvre de musique patrimoniale sans avoir étudié le contexte historique dans lequel elle a pu être écrite par son auteur. Pour cela, il ne faut pas avoir peur de rapprocher des recueils de musique et des ouvrages historiques.
Si je n’avais pas consulté cet ouvrage du fonds Bourdillon à Châteauroux je n’aurais pas interprété ces musiques écrites pour vielle de cette façon. Nous rentrons là dans la polémique des vielleux interprètes actuels. Pour des musiciens imprégnés de musique baroque, il semble évident qu’il ne faille pas abuser du coup de poignet resté si vivace dans le jeu berrichon qui nous arrive du début du XXe siècle pour exécuter des musiques que l’on entendait dans les salons au siècle des Lumières. Mais pour faire entendre le côté guerrier des pièces instrumentales que Nicolas Chédeville a écrites en souvenir des campagnes militaires durant lesquelles il était présent à côté du Prince de Conti, comment ne pas mettre cette percussion si caractéristique de la vielle !
A toutes époques on a composé des mouvements vifs comme une gigue par exemple ou plus doux comme une sarabande.
Françoise Bois Poteur Octobre 2021