Festivités en Provence au siècle des Lumières
Les costumes - La marine et les marins provençaux - De la Provence au Québec - Les salons - Les divertissements champêtres et les bals - Les instruments de musique

Les costumes
Grâce aux œuvres du peintre/dessinateur/chroniqueur de son temps, Gabriel Jacques de Saint Aubin, nous avons une idée des costumes que portaient les Parisiens de la haute société au milieu du XVIIIe siècle.

Mais remontons un peu dans le temps. Depuis le XVI ième siècle des cotonnades aux coloris très vifs d’Extrême Orient sont importées en France. Le port de Marseille les faisait venir de Perse et d’Inde, le pays du coton par excellence. Cette importation devient de plus en plus importante grâce à la création de la Compagnie des Indes Orientales en 1664. Et c’est donc grâce à ce port provençal que la mode vestimentaire évolue dans le reste du royaume et dans sa capitale.




Les costumes d'officiers de marine

Le comte de La Pérouse était originaire d'Albi (département du Tarn) mais parmi d'autres marins qui se sont distingués à peu près à la même époque, nombreux étaient natifs de Provence comme l'Amiral de Grasse. Ce dernier était originaire d'un petit village dans l'arrière pays d'Antibes (A.M.). Très jeune, il fut attiré par les bâtiments de la flotte accostés dans le port d'Antibes.
les marins provençaux

C'était une figure célèbre dans sa région et son personnage suscita la création, dans les années 1950, d'un musée de la marine en Pays de Grasse.
Quelques maquettes de bâtiments de ce musée le Flore et le "château arrière" dans lequel se tenaient les réunions mais aussi les bals.

D'autres officiers provençaux de la marine se sont illustrés comme Antoine Cresp, Seigneur de Saint-Cézaire et de Mauvans, le neveu de l'amiral de Grasse.

L’amiral Chabert originaire de Cogolin, petit village du département du Var, non loin de la baie de Saint-Tropez.

Pierre André de Suffren, vice-amiral, originaire de Saint-Cannat dans la région d'Aix-en-Provence.

Antoine Bruni originaire d'Entrecasteaux, parent du bailli de Suffren, lui aussi, originaire de la région aixoise.

De la Provence à l'Amérique septentrionale
Ces officiers marins partaient dans des destinations différentes, mais vraisemblablement du port d'Antibes pour la Provence orientale, comme le régiment de Carignan, un des deux régiments de terre, partis, durant la guerre de Sept ans, pour le Canada.
De Toulon......

à la ville de Québec

Une fois sur place de nombreux soldats restent sur place lorsque le régiment de Carignan rentre dans l'Ancienne France et parmi ceux-ci un capitaine, ancêtre de Pierre René Boucher de la Bruère.
Pierre René Boucher de la Bruère, comme tous les officiers, devait remplir la longue attente d'hiver entre les campagnes militaires, en assistant à de nombreux bals.
Il a été retrouvé dans ses biens, un cahier manuscrit de notations chorégraphiques dans lequel on y trouve la poussette ou la pierre fitoize

Un des témoins du mariage des parents de Pierre René Boucher de la Bruère était le gouverneur de Montréal : Berthelot de Beaucourt

Dans la famille Berthelot, des instruments de musique sont mentionnés comme leur ayant appartenu ainsi qu’un cahier de musique, conservé jusqu’à nos jours
Les salons


Peintures de Jean-Honoré Fragonard
On y chantait des airs galants, bacchiques, grivois...

Mais que pouvait-on y déguster : une tourte de lapereau
On y dansait des tambourins comme les oeillets de Philibert Delavigne (reconstitution par les Enfans de Cythère au Château de Blois en 2000)
On y écoutait et interprétait les airs à la mode des compositeurs tels que François Couperin qui se réjouissait que ses œuvres soient parodiées.


Les divertissements champêtres et les bals
L'accord du seigneur local devait être obligatoirement obtenu pour donner des bals. En cas de refus de ce dernier, cela pouvait aller jusqu’à un procès.

Des contredanses, un genre de danses datant de la fin du XVIIe siècle et très à la mode dans toute l’Europe à partir de 1760 avec des maîtres à danser tels que le Sieur De La Cuisse qui édite la chorégraphie d'une contredanse sur un air tiré du divertissement du devin du village, opéra de Jean-Jacques Rousseau.
Reconstitution par la compagnie Révérences à la fin d'une "résidence d'artistes" en 2013 au Festival de Haute Siagne en l'honneur du seigneur du lieu.
Les instruments de musique


la musette de cour, instrument de la Cour de France sous le règne de Louis XV


duo de vielle et galoubet par l'ensemble Les Enfans de Cythère dans un drame pastoral du XVIIIe siècle.
Les instruments de musique les plus utilisés pour faire danser
La vielle à roue

La pochette, l'instrument de musique du maître à danser


Ce thème a fait l'objet, en 2013, du Festival de Haute Siagne - Pays de Grasse à l'intention du public local, découverte du patrimoine et des personnages illustres de la Provence orientale. Comme tous les ans, le public a eu droit à un diaporama et des conférences venant expliquer le spectacle final. Cette année là, cette manifestation a bénéficié de la participation de la musicologue franco-québécoise Élisabeth Gallat-Morin et de la costumière Claire Planchez.
Merci aux artistes de l'ensemble des Enfans de Cythère
Enregistrement sonore : Michel Poinsot
Texte : Françoise Bois Poteur
Montage : C.E.D.P.I. 2025