Musiques de salon et musiques savantes au XVIIIe siècle
recherche et diffusion
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RECHERCHES SUR LES RAPPORTS ENTRE LES MUSIQUES DE SALON
ET LES MUSIQUES POPULAIRES DES XVIIIe ET XIXe SIÈCLES
APRÈS ÉTUDE DU RÉPERTOIRE POUR INSTRUMENTS À BOURDONS
6 - En conclusion, quelques réflexions d'ordre général
Le lien très étroit qui s'est tissé entre la Ville et la Cour dès la fin du règne de Louis XIV a été le phénomène social qui a permis des échanges musicaux aussi prolifiques entre ces deux milieux. Nous allons donc revenir sur l'ambiance sociale de l'époque à travers un ouvrage de Marcelle Benoit : "Versailles et les Musiciens du roi. Étude institutionnelle et sociale 1661-1733"
Elle nous précise que les "Honnêtes Gens" sortent de la branche favorisée du "peuple" (étranger à la Cour) ; qu'on peut rencontrer parmi eux des notaires, des négociants enrichis, des abbés de salon… toutes personnes d'aimable compagnie, mais d'un savoir musical peu élevé. Ils se piquent de toucher le clavecin, de chanter, danser et sont les premiers à vouloir découvrir un nouvel instrument comme la vielle. Ils organisent dans leurs salons des soirées, véritables carrefours de la culture et de la mondanité où ils invitent les musiciens professionnels les plus en vue, qui sont parfois compositeurs à la Cour. Ce sont ces derniers qui véhiculeront ces airs de la Ville à la Cour, où les Nobles s'ouvrent de plus en plus aux Arts, pratiquent un instrument, réunissent des artistes autour d'eux, se lient d'amitié avec des compositeurs qui leur dédicaceront leurs œuvres. C'est toute cette ambiance qui est décrite dans la "lettre/de Monsieur/l’Abbé Carbasus,/ à Monsieur de ***/ auteur du temple du goust."  de 1739.
Parmi ces Nobles citons "Monsieur", frère du roi qui n'aimait pas beaucoup la musique mais était entouré d'artistes comme l'Abbé Pierre Perrin , poète et librettiste.
Est ce l'auteur du "Drame Pastoral sur la naissance de Jésus Christ"… édité à Paris en 1741 ?
Cette liaison si proche Cour-Ville va gagner les provinces ; tout d'abord par les centres urbains puis les campagnes. Les Nobles sont souvent propriétaires de domaines ruraux et s'entourent de gens des campagnes comme domestiques. Comme à Paris la cohabitation de ces deux classes sociales vont permettre aux airs à la mode d'être connus par les deux milieux. Les paysans adapteront à leur façon ces airs ou danses suivant leur coutume régionale. Puis, peu à peu les Nobles disparaissant ce sera le rôle essentiel du peuple des campagnes de nous transmettre ce patrimoine qu'ils auront transformé à leur esthétique.
Ce phénomène d'ouverture de la capitale vers les provinces est semble-t-il général à toute la France mais ce qui est intéressant à étudier c'est ce qu'est devenu ce patrimoine culturel après adaptation à chaque région.
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